La Maison de la Métallurgie

Réalisation : Margaux Mestdag

La Maison de la Métallurgie se situe dans une ancienne usine, boulevard Raymond Poincaré 17, à Liège. Le visiteur y découvre l'histoire de la métallurgie et des industries de la région. La découverte des différents objets et outils se fait principalement dans une très grande salle, aménagée dans une ancienne forge.

La balance

Les femmes portaient dans des hottes un contenu constitué de deux tiers de minerai de fer et d'un tiers de charbon de bois et d'un peu de pierre calcaire. Les enfants portaient le même contenu que les femmes mais dans des paniers. Avant de les jeter au gueulard, ils les pesaient. Les femmes effectuant ce travail s'appelaient des botteresses (comme Nanesse).

Le gueulard

C'était dur de travailler avec la chaleur dégagée par le gueulard, car la fonte chauffait à 1536 degrés. Cela faisait beaucoup de bruit, d'où son nom "le gueulard". De nombreux accidents arrivaient par exemple, les femmes et les enfants risquaient de tomber dedans et de mourir brûlés.

Saint Eloi

Comme dans beaucoup de métiers, les métallurgistes avaient un Saint protecteur : Saint Eloi, qui est aussi le Saint des ingénieurs. Il les protégeait des accidents. La statue du Saint Eloi se situe près du gueulard car c'est l'endroit où se produisaient le plus d'accidents.

L'avant-creuset

Avant que la fonte n'arrive dans l'avant-creuset, elle passe d'abord dans le ventre du haut-fourneau, puis dans le creuset. Quand l'avant-creuset est rempli, un ouvrier brise, à l'aide d'une longue barre, le bouchon de terre le fermant, pour laisser s'écouler la fonte dans une rigole afin de former une gueuse (barre métallique, longue et épaisse de 500 kg).

Les outils

Dans une salle sont présentés des outils pour prendre la fonte. Il y a des pinces, la barre pour briser les bouchons de terre, la louche pour prendre la fonte lorsqu'elle est chaude et un outil pour racler les laitiers qui flottent sur la fonte.

Les boulets de canon

Avec la louche, on prend la fonte qui s'écoule de l'avant-creuset et on peut ainsi la transporter jusque dans les moules pour former des boulets de canon.

Les plaques de foyer et autres objets en fonte

La fonte est très cassante et non malléable mais elle garde très longtemps la chaleur. C'est pour cette raison qu'on l'utilise pour faire des plaques de foyer mais aussi des canons, des chaudrons, des poêles à bois, des casseroles, des grilles etc....

Les soufflets

Les soufflets servent à maintenir le feu allumé. Des roues à eau dentées transmettent un mouvement à une poutre. La poutre et deux bracelets sur lesquels sont fixé des cames tournent.
Ces cames appuient régulièrement sur les queues des soufflets qui sont écrasés pour envoyer de l'air dans le fourneau. Ensuite, un contrepoids aide les soufflets à se redresser. Ces derniers sont fabriqués avec des peaux d'animaux.

Le foyer d'affinage

Pour obtenir du fer, on transporte la gueuse au foyer d'affinage. Elle se compose de 95 % de fer et de 5 % de carbone. On refond la gueuse sur un foyer d'affinage dans lequel le charbon de bois brûle à feu vif. A l'aide d'un ringard, un ouvrier détache peu à peu la partie ramollie qui tombe goutte à goutte au fond du foyer. A ce stade nous obtenons du fer. L'ouvrier en fait une loupe.

Le marteau

Ensuite, la loupe va être battue pour qu'elle retrouve sa souplesse. Le battage (forgeage) expulse les cendres et soude fortement les particules de fer. On fait ce travail à la masse. Ensuite, on chauffe le fer au rouge et on le martèle avec de très gros marteaux.

Le fonctionnement du marteau

Les marteaux sont aussi actionnés par des soufflets.
Si on passe de l'autre côté du marteau (non visible sur la photo), on constate que la poutre est actionnée par une roue à eau.

La poutre du marteau

La roue à eau porte un bracelet dont les cames frappent régulièrement le manche du marteau qui martèle la loupe. Ce marteau s'appelle un maka comme "maker" en wallon. Il frappe 30 à 60 coups par minute. La loupe de fer obtenue s'appelle un masseau.

Le laminoir

Avec la formation du masseau, le fer a toutes ses qualités (résistance et souplesse) et on va le déformer pour en faire des brames.
Ensuite à partir des brames, les fenderies vont produire des longues baguettes plus ou moins fines.
Après, elles vont aller chez le forgeron qui va en faire des clous, des chaînes, fers à cheval, etc....